Monument Chaplain Ignatius Maternowski
PICAUVILLE / Sites et monuments historiques
À la mémoire du Capitaine aumônier Frank Ignatius Maternowski, 508è Parachute Infantry Regiment (PIR) – 82è Airborne Division.
Le Capitaine Frank Ignatius Maternowski, aumônier catholique franciscain du 508è PIR, appartenant à la 82è Airborne Division, avait 32 ans lorsqu’il sauta au-dessus du Cotentin dans la nuit du 5 au 6 juin 1944, dans le cadre de l’opération Overlord.
Durant cette nuit de dispersion, de nombreux parachutistes américains atterrissent loin de leurs zones de saut prévues. Certains, isolés ou blessés, trouvèrent refuge dans le hameau de Guetteville, où la petite épicerie-café des lieux fut immédiatement transformée en poste de secours improvisé. Rapidement, l’endroit devint trop exigu pour accueillir tous les blessés, dont le nombre ne cessait de croître.
Face à cette situation critique, le père Maternowski prend une décision aussi audacieuse qu’inédite : il traverse volontairement les lignes ennemies pour tenter de négocier une forme d’assistance médicale ou, à tout le moins, de faire reconnaître le poste de secours comme une zone protégée, conformément à la Convention de Genève.
Affichant clairement son rôle non-combattant, vêtu de sa tenue d’aumônier militaire, arborant le brassard de la Croix-Rouge et l’insigne des aumôniers militaires, le capitaine s’engagea seul et sans arme vers les positions ennemies, tenues à ce moment-là par le Grenandier-Regiment 1057 de la 91è InfanterIe Division allemande. Il parvient à convaincre un officier allemand, probablement un médecin militaire, de venir constater de ses propres yeux la gravité de la situation du côté américain.
Les deux hommes traversent la ligne de front, et l’officier allemand est conduit jusqu’à la maison Thouroude, où étaient soigné plusieurs blessés américains, parfois dans un état critique. Le père Maternowski, par courtoisie mais aussi par souci de sécurité, raccompagne personnellement jusqu’aux lignes allemandes. Cette démarche visait à éviter tout risque de tir ami sur l’officier ennemi.
Mais ce fût lors du trajet retour, alors qu’il rejoignait seul à pied la maison Thouroude, que le père Maternowski est abattu d’une balle dans le dos. Les circonstances de sa mort restent floues : peut-être un soldat allemand isolé ne connaissant pas sa mission, peut-être une trahison délibérée. Quoi qu’il en soit, aucune aide médicale allemande ne fut apportée par la suite.
NORMANDIE