Architecture de la Reconstruction
A la charnière des départements de la Manche et du Calvados, le territoire du Parc fut fortement impacté par les événements militaires de 1944. En effet, bordé à l'est par les plages d'Omaha Beach et le site de la Pointe du Hoc et comprenant au nord-est de son territoire les plages d'Utah Beach et le site de Sainte-Mère-Église, ce territoire de marais, dont certains étaient alors inondés, fut le théâtre de certains des épisodes du Débarquement puis de la Bataille de Normandie.
Suite aux destructions qui frappèrent alors ville, village ou hameau lors de ces combats de l’été 1944, la Reconstruction fut l’occasion de développer des volumes architecturaux basés sur l’adoption de nouvelles techniques de construction mettant systématiquement en œuvre des matériaux alors peu usités localement : ciment, béton aggloméré, béton, mais aussi des pierres de carrières situées pour l’essentiel à proximité (calcaire de Cretteville et d’Yvetot-Bocage, grès de Doville, etc.). La rapidité offerte par la mise en œuvre de ces matériaux modifiera durablement les habitudes constructives et la perception du patrimoine bâti.
Cette période fut aussi propice à la mise en place de nouveaux volumes pour les églises qui s’accompagna de la reprise d’éléments de l’architecture religieuse locale (appareillage en pierre, chevet plat, clocher à bâtière, etc.) ou de forme plus novatrice comme l’église de Graignes ou la chapelle du Bon-Sauveur à Picauville, aujourd’hui toutes deux protégées au titre des Monuments historiques. Si une partie du riche patrimoine mobilier fut épargné par les destructions, la Reconstruction fut aussi l’occasion de création dans ce domaine comme en témoignent les nombreuses commandes passées alors (vitraux, tapisseries, tabernacles, etc.).