La flore des landes
Les landes de Lessay sont le résultat d'une longue histoire où interviennent conjointement les conditions géologiques, le climat et l'homme. Installées sur un plateau de grès et de placages de sables, très peu fertiles, elles hébergent une végétation frustre (bruyères, ajoncs) adaptée à subir des inondations régulières dues au climat pluvieux de type océanique, et des périodes estivales de fort assèchement, liées au vent et à la douceur du climat.
La destruction par l'homme de la chênaie-bétulaie acidiphile préhistorique a abouti à la création des landes actuelles. Les actions humaines ont, durant plusieurs siècles, entretenu ces paysages par pâturage extensif, utilisation du bois et de la tourbe, cultures tournantes d'ajonc ou de céréales, fauche pour la litière ou pour le paillage des légumes…
Au sein des landes de Lessay, trois types d’habitats de landes ont été recensés : les landes sèches à bruyère cendrée, les landes humides à bruyère ciliée et les landes humides à bruyère à quatre angles, habitat majoritaire. Ces trois habitats recouvrent 1 126 ha soit 28 % de la superficie totale du site. La plupart de ces landes ont été boisées en pin maritime dans les années 70 ; actuellement les landes « ouvertes à bruyères » couvrent 415 ha soit 37 % de la surface recouverte par des habitats de landes.
La variété des milieux naturels existants est caractérisée par des degrés d'alimentation en eau échelonnés. De nombreux trous d'eau plus ou moins étendus, artificiels ou non, ont donné naissance à des tourbières. On dénombre cinq habitats de tourbières, des dépressions sur substrats tourbeux aux tourbières hautes actives.
Il est également possible de trouver des landes sur le Mont de Doville. Ces landes sèches situées surtout sur son sommet regroupent plusieurs habitats, des habitats de lande à bruyère cendrée et des habitats de landes à Agrostis de Curtis (une petite graminée protégée régionalement) qui semblent en progression sur le site.