Espèces exotiques envahissantes
Les introductions volontaires de nouvelles espèces ont de tout temps été liées à l’activité humaine, (exemple : le blé ou le châtaigner…). Toutefois, l’augmentation des échanges internationaux en favorise l’importation, volontaire ou fortuite.
Parmi la quantité d’espèces importées, une fraction a la capacité de s’installer dans les milieux naturels. Et une petite proportion génère des problèmes. Elles perturbent le fonctionnement des écosystèmes (prédation accrue, compétition avec des espèces locales…) et/ou les activités humaines (allergie, nouvelles maladies, comblement des voies d’eau, concurrence avec les espèces cultivées...). Ces espèces dites invasives sont aujourd’hui considérées comme la seconde cause d’érosion de la biodiversité, après la destruction des habitats naturels. On estime les dommages causés par les espèces invasives à l’échelle globale à plus de 1 100 milliards d’euros, c’est-à-dire l’équivalent de 5% de l’économie mondiale.
Les espèces bien établies sont généralement difficiles à éradiquer et l’objectif devient alors de les contenir. Il est généralement plus facile d’intervenir en phase d’installation.
Dans les marais du Cotentin et du Bessin, plusieurs plantes exotiques envahissantes amphibies sont présentes. C’est le cas de la Jussie sur la Vire et la Sèves, de la crassule de Helms sur la Vire et du Myriophylle du Brésil sur la Sèves et la Douve.
Ces espèces, très compétitives et au développement rapide ont de fortes capacités d’adaptation et de colonisation, qui plus est en l’absence de parasites ou de prédateurs sur notre territoire. Ces plantes ont des impacts forts localement, qui a l’échelle d’un marais, peuvent avoir des conséquences :
- sur la biodiversité : compétition et remplacement des espèces locales, modification du réseau hydrologique par colmatage des fossés,
- sur les usages et activités économiques : modification de l’entretien des fossés, des gabions, de l’exploitation des prairies, diminution de l’attractivité touristique…