Notre littoral demain

Le changement climatique génère, entre autres phénomènes, une montée inéluctable des océans. Les terrains littoraux et arrière-littoraux, où sont présents d’importants enjeux humains, patrimoniaux, économiques et naturels seront fortement impactés par ce phénomène engendrant des risques de submersion accrus, un recul du trait de côte, une salinisation des eaux souterraines ainsi que des problèmes de gestion des eaux de surface.
La côte Est du Cotentin, s’étirant sur 65 kilomètres entre Réville et Les Veys, comprend 19 000 hectares de marais et terres agricoles sous l’actuel niveau marin (jusqu’à moins 2 mètres), ce qui rend ce territoire particulièrement vulnérable à l’élévation du niveau marin.
Au cours des siècles derniers, la côte Est du Cotentin a connu une forte anthropisation de son littoral par endiguement et poldérisation des marais d’une part, et par l’urbanisation et le développement du tourisme (balnéaire et de mémoire) d’autre part.
Avec la hausse du niveau marin et l'accentuation des tempêtes, le changement climatique va amplifier la vulnérabilité de la Côte Est du Cotentin: submersion marine, érosion, élévation et salinisation des nappes phréatiques littorales, inondations.

En 2017, la communauté de communes de la Baie du Cotentin (CCBDC), la Communauté d’Agglomération du Cotentin (CAC) ont décidé avec l’appui du Parc Naturel Régional des marais du Cotentin et du Bessin (PNR) de répondre à l’appel à projet de la Région Normandie « Notre Littoral pour Demain ». Cette démarche qui s’est achevée en 2020 a permis de bâtir collectivement une stratégie de gestion durable du littoral pour anticiper les changements en repensant l'aménagement des espaces littoraux et en s'adaptant aux risques.

Depuis 2020, la communauté de communes de la Baie du Cotentin, la Communauté d’Agglomération du Cotentin et le Parc Naturel Régional des marais du Cotentin et du Bessin poursuivent leur coopération pour engager la Côte Est dans une phase pré-opérationnelle d’adaptation aux aléas liés au changement climatique dans les politiques publiques existantes.  

Depuis le 1er janvier 2024, grâce au soutien de l’Union Européenne (FEDER), un nouveau projet d’une durée de 3 ans a été lancé avec trois volets :

•     volet « Aménagement du territoire » concerne les actions visant à préparer le territoire à l’émergence d’opérations de relocalisation. →  exemple d’action menée : le lancement d’une étude sur la faisabilité de la recomposition du site mémoriel d’Utah Beach
•     - volet « Adaptation des activités» doit permettre d’engager un travail concerté autour de l’adaptation des activités économiques, notamment agricoles, et des habitations. →  exemple d’action menée : le lancement d’un observatoire agro-ecologique des prairies humides
•     - volet « Sensibilisation » comprend deux actions permettant de créer une dynamique d’acceptation des changements à venir en poursuivant l’acculturation des différents publics. →  exemple d’action menée : Le labo Parc lancé en 2024 fait partie de ce projet.

Le projet a vocation à améliorer notre connaissance des prairies humides retro-littorales, suivre leur évolution en lien avec le changement climatique et accompagner les exploitants agricoles dans l’adaptation de leurs pratiques sur ces prairies.

•     Objectif 1: améliorer nos connaissances des prairies humides retro-littorales et suivre l’impact du changement climatique sur ces parcelles
•     Objectif 2: Mettre à profit ces connaissance pour accompagner les exploitants agricoles dans l’adaptation de leurs pratiques

Le projet comprend la création et le suivi d’un observatoire des prairies humides retro-littorales de la Côte Est et une thèse sur l’évolution des services éco-systèmiques avec le laboratoire UMR INRAE / UCN EVA "Ecophysiologie Végétale Agronomie" et Nutritions NCS.

Ce projet a le soutien de l’Agence de l'Eau Seine Normandie et de la Fondation SETEC.