Plaque Georges Gigareff
CARENTAN-LES-MARAIS / Sites et monuments historiques
Georges Gigareff n’a que dix-neuf ans lorsque sa vie bascule. Un matin, les Allemands viennent l’arrêter au domicile familial, rue du Château. Ses parents, récemment installés dans la ville, y tiennent un atelier de tailleurs. Le jeune homme est accusé d’avoir commis un vol au détriment de l’occupant. Le tribunal militaire de Saint-Lô le condamne à un mois de prison. Georges est alors envoyé à Caen, où sa famille attend avec angoisse la fin de sa peine.
Mais avant même que l’espoir d’une libération ne se concrétise, un nouveau coup frappe la famille. Georges est cette fois accusé de diffuser de la propagande gaulliste dans sa ville. Le verdict tombe : neuf mois d’incarcération supplémentaires. Dans les lettres qu’il adresse à ses parents et qui nous sont parvenues, il laisse transparaître son chagrin, ses doutes, mais aussi ses élans d’espérance à mesure que s’approche la date tant attendue de sa sortie.
Le 26 février 1942, son père fait le déplacement jusqu’à Caen pour ramener au foyer ce fils unique dont l’absence a tant pesé. Mais Georges n’est plus là. Entre-temps, il a été transféré au camp de Compiègne-Royalieu, près de Paris, désigné par l’occupant comme « otage ». Dès lors, la famille se lance dans une course désespérée. Pendant des mois, elle multiplie les démarches, espérant que quelque chose, quelqu’un, pourra infléchir le destin du jeune homme.
Rien n’y fait. Le 6 juillet 1942, Georges est embarqué dans un convoi, en compagnie de 1 174 autres otages. C’est le premier convoi de prisonniers politiques français, composés en grande partie de communistes. C’est aussi le plus meurtrier : seuls 119 hommes en reviendront vivants. Le train l’emmène jusqu’au camp d’Auschwitz. Là, plongé au cœur de l’enfer concentrationnaire, Georges lutte quelques mois encore, avant de s’éteindre le 29 novembre 1942.
Situation : Rue du Château, à côté du magasin "La Petite Musette" et la Pharmacie.
Coordonnées GPS : 49.30415, -1.24293
NORMANDIE