Syndicats de marais
Les syndicats de marais (ou ASA pour Associations syndicales autorisées) sont des associations de propriétaires responsables de l'entretien des cours d'eau et des fossés d'intérêt général. L'entretien des fossés de bordure de parcelle reste quant à lui à la charge de l'exploitant. Ils sont aussi les gestionnaires des ouvrages à la mer (portes à flot ou simple clapet anti-retour) et manœuvrent les vannages de régulation des niveaux d'eau (vannes à guillotine ou à clapet, système à crémaillère, batardeaux). Certains syndicats assurent également l’entretien des digues.
Le Parc les accompagne dans leur projets, ces dernières années pour la modernisation des vannages, et le remplacement des portes à flot usagées en intégrant les obligations réglementaires de continuité écologique des ouvrages, notamment afin d’assurer la libre circulation des poissons.
Les ouvrages à la mer
Les portes à flot préservent les marais des intrusions d’eau marines. Elles s’ouvrent et se ferment automatiquement au gré des marées. Quand la mer monte, sous la forte pression du « flot », les portes se ferment sur une butée et quand la mer descend, sous la pression de l'eau douce accumulée en amont, les portes s'ouvrent. L'évacuation de l'eau des rivières se fait donc par intermittence à marée basse.
Ce système créé dès le 18e siècle a permis à l'homme d’exploiter de nouvelles terres agricoles situées sous le niveau de la mer. Avec la construction de digues à la même époque, l’agriculture a également pu s'étendre sur les polders de la Baie des Veys et dans les marais arrières-littoraux de la côte Est.
Les vannages hydrauliques
Outils de régulation des niveaux d'eau indispensables à l'exploitation agricole des marais, ils permettent de vidanger ou au contraire de retenir l'eau.
En été, ils assurent un niveau haut qui favorise la pousse de l'herbe et garantit le maintien de la tourbe, une spécificité des prairies des marais du Cotentin et du Bessin. En cas de forts épisodes pluvieux, ils sont ouverts pour limiter l'inondation des parcelles agricoles. L'hiver, ils favorisent la « blanchie » des marais lorsque les pluies sont insuffisantes et accueillent des milliers de canards en hivernage.
Afin de concilier les intérêts divers du marais (agricole, cynégétique, halieutique, touristique), la majorité des syndicats a adopté un calendrier de gestion des niveaux d’eau. Celui-ci assure le maintien d’un niveau d’eau affleurant entre le 15 décembre et le 15 février, si la météo ne permet pas une inondation naturelle des terrains. Au printemps (dès la mi-février), le ressuyage des prairies se fait progressivement jusqu’au mois d’avril pour permettre la pâture dès le printemps, ou la fauche pendant l’été.