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Maison du parc

Les marais communaux

Les marais communaux sont de vastes étendues herbeuses qui se distinguent dans le paysage par la rareté des fossés en leur sein. Propriété indivise des habitants, ces prairies naturelles inondables, historiquement vouées au pâturage collectif, sont mises à disposition des éleveurs. Ces espaces, pouvant atteindre 350 hectares d’un seul tenant, représentent un patrimoine naturel économique et culturel unique.

Toutes les régions françaises ont compté et pour certaines comptent encore des biens communaux. (alpages, forêts dans l’Est, causses au sud du Massif Central…). En 1859, on estimait à environ 25 000 (sur 36 000) le nombre de communes en France dotées de communaux.

Les marais communaux témoignent de l’exploitation collective et immémoriale de ressources communes, en vertu de droits et de règles, longtemps transmis oralement mais parfois consignés par écrit dès le Moyen-Âge.

Selon la coutume locale, chaque foyer ou habitant d’un lieu donné disposait d’un droit de pâturage, l’autorisant à envoyer paître son bétail, grand (bovins, chevaux, ânes) ou petit (porcs, moutons, chèvres, oies). L’usage des communaux donnait aussi à chacun la liberté d’y récolter des végétaux (herbes, roseaux, ajoncs, bois...), d’y prélever des produits du sol (tourbe, terre...), plus rarement d’y pêcher ou d’y chasser.

A partir de ses usages historiques diversifiés, une prédominance des bovins et des équins s’est progressivement installée. De même a été opéré un glissement d’une gestion par la communauté des habitants vers une gestion par la collectivité territoriale (commune ou syndicat de marais).

La commune, via sa commission marais, fixe les montants des taxes de pâturage ou le prix de l'herbe et organise la mise au marais (en cas de pâturage) et/ou délimite les parcelles pour la fauche. Traditionnellement la commune disposait d'un garde marais affecté aux tâches de surveillance et d'entretien.


La persistance de nombreux communaux s’avère d’autant plus remarquable qu’au fil des siècles ces terrains, au statut longtemps incertain et contesté, ainsi que les droits qui s’y exerçaient n’ont cessé de faire l’objet de pressions qui se sont traduites par des restrictions, des amputations ou des spoliations.

Les marais communaux représentent aujourd’hui 7 800 ha, soit 26% des marais intérieurs, et concernent 62 communes et 2 syndicats intercommunaux. Les surfaces en gestion collective continuent de régresser ; en 2024 seuls 1600 ha persistent. Les raisons les plus souvent évoquées sont la lourdeur de gestion de ce système, parfois la difficulté à trouver une clientèle suffisante, les risques sanitaires liés au mélange de troupeaux d'origines diverses ainsi que la pression de certains exploitants agricoles en faveur de la location à bail.

Le Parc a accompagné la gestion collective jusqu’en 2018 en aidant les communes à moderniser les équipements agro-pastoraux et poursuit aujourd’hui à travers les Mesures Agro-Environnementales et Climatiques.

En dehors des marais, les biens communaux sont également bien représentés : landes dans le secteur de Lessay ou du Mont de Doville, dunes de Créances ou de St-Germain sur Ay. Ces espaces partagent avec les marais leur remarquable richesse biologique.

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